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VISIONS DE L’INDE

Négligence mi-volontaire (je ne suis pas anglais, je ne vaux donc pas la peine d’être obéi), négligence mi-inconsciente à cause du climat, du printemps, de la race…

Et en vain, las des hommes, je cherche à me consoler, on me réfugiant dans la nature.


Il faut se méfier des herbes receleuses de serpents, — des forêts, des crépuscules, des lacs jolis, des rivières alléchantes comme des petites filles perverses qui feignent l’ingénuité pour mieux vous corrompre, (toutes ces magnificences, tous ces charmes c’est de la fièvre en perspective), il faut se méfier de ce terrible soleil surtout qui brûle les yeux, multiplie les aveugles parmi les indigènes et frappe de mort par l’insolation.

« L’été, il y a toujours, me dit l’évêque catholique, quelques cercueils préparés dans les stations de chemin de fer pour recevoir le corps des Européens victimes de cette épouvantable chaleur. »

Autour de nous, ce n’est plus la douce France, l’Europe bienveillante malgré le « strugle for life » ni même cette Égypte trop nerveuse qui cependant a gardé quelque fierté ; nous vivons au milieu d’une nation d’hérédité sanguinaire, dérobeuse, peureuse ou brutale, chez qui la misère a stimulé les maadies et les sentiments les moins nobles qui furent