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VISIONS DE L’INDE

continuez à proclamer la gloire de Rama. » Et les jumeaux exquis, — deux petites ballerines de douze à treize ans — obéissent et vont jouer, en chantant les hymnes de Valmiki.



Alikshara, la fille de l’ermite, qui sympathise avec l’infortune de Sita, lui apprend que son mari est en train d’accomplir la cérémonie d’Ashvamedh Yajna. Elle consiste à lancer un cheval avec des gardes qui le promènent dans tout le pays, en défiant suzerains et vassaux d’arrêter la course du cheval. Si personne ne relève la provocation, il est entendu que tout le territoire parcouru appartient au provocateur. Auparavant il est indispensable d’accomplir le rite traditionnel en compagnie de la reine. Or comme Rama n’a pas réclamé Sita, celle-ci s’informe auprès de la fille de l’ermite :

« Quelle est l’heureuse princesse que Rama, en cette circonstance, a fait asseoir à ses côtés ?

— Il n’en a choisi aucune, répond la jeune fille, il a fait dresser une statue en or qui vous représente et c’est elle qui a présidé à la cérémonie. »

Sita, émue de reconnaissance, prie les dieux pour que sa dévotion envers Rama reste inébranlable et