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VISIONS DE L’INDE

— Ah oui ! parle-nous-en ! Tu n’as été vainqueur de tes adversaires que par un stratagème indigne de toi : c’est en te cachant derrière un arbre que tu es parvenu à tuer le roi des singes, le frère d’Hanuman, ton allié.

— J’ai beau faire, reprend Rama ; il m’est impossible de saisir mes armes pour vous punir. Mon cœur devient doux comme du lait en regardant vos visages.

— Comment oses-tu parler de ton cœur ? ripostent les enfants que le « Ramayana » a trop bien renseignés. Ah ! ton cœur, nous avons lu de quoi il était capable, ô cruel qui as exilé injustement Sita ! » Il faut en venir aux mains. Lava et Kusha massacrent tous leurs adversaires, excepté Hanuman qu’ils font prisonnier ; le père et les fils engagent enfin une désespérée bataille. Rama est réduit à battre en retraite ; il s’enfonce dans la jungle tandis que les adolescents se mettent à danser de joie, et emmènent avec eux, comme une proie, le brave Hanuman.

Rama ne s’est replié que pour réapparaître plus terrible ; il a saisi le Brahmajal, la lance fatale dont les anciens Hindous faisaient usage et qui tue infailliblement. L’extraordinaire duel recommence. Que va-t-il se passer ? Quelle qu’en soit l’issue, elle ne peut être qu’abominable. Alors intervient un per-