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CHAPITRE II

Bénarès


« La Ville en peine. » — Le délire des Bazars. — Bêtes et Dieux. — Cohue des Temples. — L’Impureté sacrée. — Le « Picturesman ». — Le Maharajah de Bénarès. — La Police hindoue. — Ramnagar. — La Fête du Printemps.

I

« La Ville en peine. »

C’est une vraie bousculade dans la gare d’Howrah quand j’y vais prendre mon train pour Bénarès. Il est neuf heures du soir passées ; une cohue d’indigènes affolés avec des bâtons, des paquets, des couvertures, vont et viennent, bourdonnants, perdus dans ce hall noir, eux qui vivent de soleil. Des femmes en palanquins portés par des parias nus piaulent et rageusement griffent le rideau que, pour tout au monde, elles n’écarteraient pas. C’est une odeur indescriptible, l’odeur des bazars, le citron, la rose pourrie, l’opium, la sueur nègre. Quelques