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VISIONS DE L’INDE

tout, ils avaient eu raison, ces indolents rameurs, de vouloir que nous rentrions plus tôt. Ces dieux de mort essaient sur nous, chrétiens, leur mystérieuse revanche. Les femmes ont froid, plissent des étoffes sur leurs épaules. Le batelier-guide auprès de nous s’est accroupi pour prier Shiva : « toi, terrible ! » chante-t-il. Oui, terrible, en effet ; dieu de Bénarès, père des fièvres, des choléras, de la peste, de l’ascétisme et de ce superstitieux et vain délire dont meurent nos frères aînés, les Aryens, qui traversèrent l’Indus !


II

Le délire des bazars.


Le lendemain matin, sans craindre la chaleur du soleil qui monte, nous allons dans les bazars. Les bazars de Bénarès sont illustres dans toute l’Asie. Il nous faut laisser nos voitures, tellement les ruelles sont étroites. Nous commençons par tâtonner à la devanture des échoppes. Nous sommes tourmentés par une nuée de guides qui s’attaquent à nous, comme le soir, à l’hôtel, les moustiques. Nous montons chez des joailliers qui nous traitent comme des nababs et exigent de nous le double des prix

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