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passage. Je dois dire que, quelques jours avant le phénomène, nos craintes avaient augmenté ; cependant, dans la matinée du 9, le temps fut assez beau, quoique le ciel fût un peu voilé. Le premier contact est obtenu par M. Tisserand et par moi. Dans l’équatorial de 8 pouces, dont la lunette est très-bonne, l’image de Vénus se montre très-ronde, bien terminée, et la marche relative du disque de la planète, par rapport au disque solaire, s’exécuta géométriquement sans aucune apparence de ligament ni de goutte ; mais il s’écoula un temps assez long entre le moment où le disque de Vénus paraissait tangent intérieurement au disque du Soleil et celui de l’apparition du filet lumineux. Il y là une anomalie apparente qui, pour moi, tient à la présence de l’atmosphère de la planète. J’ai fait prendre une photographie au moment où le contact paraissait géométrique, et, sur cette épreuve, le contact n’a pas encore lieu. M. d’Almeida a obtenu une plaque de quarante-sept photographies du bord solaire, qui conduit aux mêmes conclusions.

Je compte discuter ces résultats, qui me paraissent conduire à d’importantes conséquences.

Après le premier contact intérieur, M. Picard et M. Arents prirent, chacun à leur instrument, autant de photographies qu’il leur fut possible, mais les nuages y mirent un grand obstacle. Enfin, vers l’instant du second contact intérieur, une éclaircie presque providentielle se produisit sur le Soleil, et nous pûmes, M. Tisserand et moi, prendre l’instant de ce second contact, qui fut obtenu avec précision. Le ciel était tout à fait couvert au moment du dernier contact extérieur, qui, du reste, a peu d’importance.

Pendant le passage même, nous recevions des