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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Non, vous ne vous y résignerez pas…

Elle resta longtemps hésitante, puis, soudain :

— Je veux ce document, demain, sans faute,

— Vous serez obéie…

Il s’inclina et sortit.

Isabelle pensait, le regard au loin sur Simon et Rolande, au bout de l’avenue :

— En ce moment, cette fille lui dit tout ce qu’elle sait, ce que nous sommes venus faire en France… ce qu’est mon père… ce que je suis… Elle le met en garde contre tous, contre moi… Je ne suis plus pour lui la jeune fille qui l’aimait d’un amour immense… Je ne suis plus que celle qui a voulu se servir de sa beauté pour le mieux tromper, pour l’aveugler… pour l’attirer dans un piège, car mon amour ne peut plus être pour lui qu’un piège… Et moi qui avais rêvé d’être aimée, je n’ai trouvé que son mépris… Ah ! du moins, qu’il sache que j’étais innocente… que j’ai agi loyalement… Et quelle plus grande preuve pourrais-je lui donner de ma franchise et de mon amour qu’en lui restituant ces papiers, qui semblent être, pour lui et pour elle, aussi précieux que la vie même !!


XII

la fête sanglante


Le monde était dans l’attente de la grande nouvelle.

L’armistice allait être signé le lendemain, 11 novembre.

Sturberg partit le soir pour Paris et annonça qu’il