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LES ÉCUMEURS DE GUERRE


épilogue


Trois mois se sont écoulés.

La France est en paix et prépare l’avenir.

Le régiment de Simon Levaillant tient garnison à Mayence.

Rolande a retrouvé Clairefontaine, vide des meubles qu’elle y connaissait, et qui, tous, depuis longtemps, avaient pris le chemin de l’Allemagne.

Mais, comme le château avait été de tout temps occupé par des officiers, il avait bien fallu le remeubler vaille que vaille, avec les laissés pour compte des pillages d’alentour. C’est ainsi qu’il y avait un piano dans toutes les chambres. Mais, partout, de bas en haut, la saleté la plus repoussante, parmi des immondices et des déjections.

L’ordre remis, la propreté reparue, Rolande y habita avec Rose-Lys. La ferme de Marengo n’existait plus. Rose-Lys avait voulu vivre au village. Rolande s’y était opposée, de toute sa tendre affection.

En décembre, une grande joie était venue les surprendre.

Un matin, un homme s’était arrêté devant le château. Il venait de Rethel à pied. Pas de véhicule pour le conduire. Le vieux Bertrand était mort de misère pendant l’occupation. Le voyageur semblait malade et défaillant, maigre et hâve, la peau jaunie par les fatigues, les yeux creusés par la souffrance. Dans l’avenue qui s’étendait devant la façade, il s’arrêtait à chaque pas, comme s’il ne s’était pas senti la force d’aller