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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

pouvait résoudre, il s’associa secrètement avec des marchands et navigua dans les trois détroits. U suivit le cours du Kiang et se retira, à King-tcheou, dans le couvent Thien-hoang-sse. U y avait longtemps. que les religieux et les laïques de ce pays avaient entendu parler de lui ; mais, quand ils eiu^ent appris son arrivée, ils vinrent en foule le prier d’expliquer les livres sacrés. Le Maître de la loi, cédant à leurs vœux, leur expliqua le Che-lun [Mahâyâna samparigraha çâstra) et le Pi-t’on [Ahhidharma çâstra). Depuis Tété jusqu’à l’hiver, il put les développer, chacim trois fois, d’un bout à l’autre.

À cette époque, le roi de Han-yang, par sa vertu imposante et sa bonté affectueuse, convertissait et maintenait dans le devoir les peuples qui lui étaient soumis. Dès qu’il eut été informé de l’arrivée du Maître de la loi, il fut ravi de joie et alla lui-même lui rendre ses devoirs. Le jour où Hiouen-thsang exposa le sujet de sa conférence, le roi et les officiers, suivis d’une multitude de religieux et de laïques, vinrent en grande pompe pour le voir et l’entendre. Une foi de de religieux se portèrent en masse dans l’enceinte pour l’interroger et discuter avec lui^^1. Le Maître de la loi répondit à tous et leur donna toutes les explications demandées. Bientôt ils se virent à bout de raisons et fm^ent réduits à avouer leur défaite. Les plus intelligents d’entre eux étaient inconsolables. Le roi, transporté d’admiration, lui offrit des monceaux de présents ; mais il ne voulut rien accepter.

1 Il y a en chinois : se répandirent comme des nuages, se dressèrent comme des barrières, s’élevèrent comme des pics.