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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Dès ce moment, il n osa plus se montrer ouvertement ; ii se cachait le jour et marchait la nuit.

Bientôt il parvint à Koua-icheoa. Le gouverneur T’okou, ayant appris son arrivée, fut transporté de joie et lui fournit d’ahondantes provisions.

Le Maître delà loi s’étant informé des routes de l’ouest, on lui répondit : « A cinquante li d’ici, en marchant vers le nord, on rencontre la rivière Hoa-lou dont le cours inférieur est large et le cours supérieur très-resserré. Ses flots tomnoient constamment et roident avec une telle impétuosité qu’on ne peut la passer en bateau. C’est près de la partie la plus large qu’on a établi la barrière Yu-men-kouan, par laquelle on est obligé de passer, et qui est la clef des frontières de l’ouest. Au nord-ouest, en dehors de cette barrière, il y a cinq tours à signaux où demeurent les gardiens chargés d’observer. Elles sont éloignées l’ime de l’autre de cent li (dix lieues). Dans l’intervalle qui les sépare, il n’y a ni eau ni herbages. En dehors de ces cinq toiu*s s’étendent le désert de Mo-kiayen et les frontières du royaume d’I-gou. »

En recevant cet avis, Hiouen-thsang fut saisi de douleur et d’inquiétude. Le cheval qu’il montait habituellement étant mort, il ne savait plus quel parti prendre. Il passa environ un mois, triste et silencieux. Avant son départ, il arriva de Liang-tcheou des espions qui dirent : « n y a un reUgieux nommé Hiouen-thsang qui veut pénétrer dans le pays des Si-fan (Thibétains). Il est ordonné à tous les chefs d’arrondissements et de districts d’exercer une surveillance sévère et de s’emparer de lui. »