Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
19
LIVRE PREMIER.

La nuit suivante, un religieux étranger, nommé Ta-mo [Dharma), vit en songe le Maître de la loi qui était assis sur un lotus et partait pour l’occident.

Ta-mo [Dharma) en éprouva im étonnement secret ; le lendemain matin, il vint raconter ce songe au Maître de la loi qui en lut charmé, parce qu’il y voyait im présage qui confirmait ses projets. Cependant il dit à Ta-mo [Dharma) : « Les songes ne sont que des illusions vaines et mensongères qui ne méritent aucime confiance. »

Il entra une seconde fois dans le couvent, se prosterna devant la statue du dieu et lui adressa de nouvelles prières. Tout à coup il vit entrer un homme des pays barbares qui, après avoir adoré le Bouddha, suivit le Maître de la loi et tourna trois fois autour de lui ( en signe de respect). Hiouen-thsang lui ayant demandé comment il s’appelait, il répondit : « Mon nom de famille est Chi et mon nom propre Pan-t’o [Bandha). » Ce barbare ayant témoigné le désir d’entrer en religion, il lui communiqua aussitôt les cinq défenses.

Le barbare fut transporté de joie et lui demanda la permission de se retirer. Bientôt après, il revint en apportant des gâteaux et des fruits.

Le Maître de la loi, frappé de son air intelligent et mâle et de ses manières respectueuses, lui fit connaître le but de son voyage. Le barbare lui promit de l’accompagner pour passer les cinq tours à signaux.

Le Maître de la loi en fut ravi ; il lui remit alors des vêtements et des provisions pour acheter un cheval par échange, et lui donna rendez-vous. Le lendemain, un