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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

d’une couche de sable. Ensuite il fouetta ie cheval et le fit passer.

Lorsque le Maître de la loi eut atteint la rive opposée» il éprouva une vive joie. 11 dessella le cheval et sopgea à prendre quelque repos. Les deux voyageurs « séparés l’un de l’autre par une cinquantaine de pas, étendirent une natte sur la terre et s’endormirent. Quelque temps après, le jeune barbare tira son épée et se leva en se dirigeant tout doucement vers le Maître de la loi ; et lorsqu’il n’était pas encore à dix pas de lui, il retourna en arrière.

Hiouen-thsang, lui supposant des desseins hostiles, se leva sur-le-champ, récita des prières et se reconunanda à Kouan-in-pou-sa (Avalôkitéçvara bôdhisattva). Ce que voyant, le jeune barbare retourna se coucher et s’endormit aussitôt.

Aux premiers rayons du soleil, le Maître de la loi lui ordonna de se lever et d’aller chercher de l’eau. Après s’être lavé et avoir pris un léger repas, il voulut se mettre (3n route. Le jeune barbare lui dit : « Votre disciple sait que la route qui est devant nous est immensément longue et remplie de périls ; de plus, on n’y trouve ni eau ni pâturages. Seulement, au bas de la cinquième tour à signaux, il y a de l’eau excellente. Il faudra absolument y aller pendant la nuit en puiser à la dérobée et passer vite ; mais, si une fois l’on nous aperçoit, nous sommes perdus 1 Le plus sûr est de nous en retourner. »

Le Maître de la loi ayant refusé énergiquement de revenir sur ses pas, ils s’avancèrent alors tantôt se baissant, tantôt redressant la tète. Le jeime homme tira son