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LIVRE PREMIER.

d’allumer un feu brillant, le montra à ses soldats et leur dit : « Ce n’est point un des religieux de notre pays de Ho’Si ; vraiment, il paraît venir de la capitale. » Il l’interrogea alors sur le but de son voyage.

— « Commandant, lui répondit le Maître de la loi, n’avez-vous pas entendu dire à des gens de Liang-tcheou, qu’il y a im religieux, nommé Hiouen-thsang, qui veut aller dans le royaume des Po-lo-men [Brahmanes) pour chercher la Loi ? »

— « J’ai appris, dit-il, que le maître Hiouen-thsang était déjà retourné dans l’est (en Chine). Pour quel motif êtes-vous venu ici ? »

Le Maître de la loi le mena alors près de son cheval et lui lit voir diverses pièces authentiques portant son nom d’enfance et son nom propre. Alors le commandant ajouta foi à sa parole.

« Maître, reprit-il, le chemin de l’ouest est long et périlleux ; jamais vous ne pourrez arriver à votre but. Mais je suis bien loin de vouloir vous blâmer. Moi, votre disciple, je suis originaire de Tun-hoang (Cha-tcheou) ; je veux vous y conduire moi-même. Il y a dans ce pays un religieux, nommé le maître Tchang-kiao ; il respecte les sages et honore la vertu ; je suis sûr qu’il vous verra avec joie. Je vous engage à aller le trouver. »

— « Thsang (c’est-à-dire Hiouen-thsang), dit le Maître de la loi, est du pays de Lo-yang ; dès son enfance, il s’est passionné pour la religion (du Bouddha). Dans les deux capitales, les hommes qui connaissent la Loi, dans les pays de Ou et de Chou, les religieux les plus zélés