Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
35
LIVRE PREMIER.

Le Maître de la loi n’y put consentir, et, après être resté dans le couvent une dizaine de jours, il voulut prendre congé et se mettre en route.

« Déjà, lui dit le roi, j’avais chargé le maître Koue-tong-wang de vous prier de rester ici. Maître, quelles sont vos intentions ? »

« Sire, répondit Hiouen-thsang, vos instances pour ne retenir prouvent certainement la bonté de Votre Majesté ; seulement, je manquerais le but de mon voyage. »

Le roi lui dit : « Lorsque je voyageais autrefois avec l’empereur précédent dans votre illustre royaume, et que j’accompagnais Tempereiu : des Souï, dans les deux capitales de l’est et de l’ouest et dans les pays situés entre Yen-taï et Fen-tsin, je vis beaucoup de religieux d’une grande renommée ; mais aucun d’eux ne m’inspira de l’affection. Depuis que j’ai entendu parler du Maître de la Loi, j’ai été ravi de joie. Je désire qu’il se fixe ici, pour lui offrir mes hommages jusqu’à la fin de ma vie. Je veux que tous mes sujets deviennent ses disciples. J’ose espérer que le Maître daignera leur donner ses leçons. Bien que nos religieux ne soient pas nombreux, mon royaume en possède cependant plusieurs milliers. Je leur ordonnerai de prendre en main le livre sacré (que vous expliquerez) et de se joindre à la multitude de vos auditeurs. Je vous supplie humblement de lire dans mon cœur, d’accéder à mes vœux et de renoncer pour toujours à voyager dans l’occident. »

— « Ce pauvre religieux, répondit le Maître de la loi,