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LIVRE PREMIER.

congé de Votre Majesté, et l’idée de cette séparation me déchire le cœur.

« Ne pouvant répondre dignement à toutes vos bontés, je finis par l’expression respectueuse de ma reconnaissance. »

— « Maître, lui répondit le roi, puisque vous m’avez permis de vous regarder comme un frère, vous avez le droit de partager avec moi toutes les richesses de mon royaume. Qu est-il besoin de me remercier ? »

Le jour de son départ, le roi, tous les religieux, les grands officiers et la multitude du peuple sortirent en foule de la ville et allèrent le conduire du côté de l’ouest jusqu’en dehors de la ville. Là le roi embrassa en pleurant le Maître de la loi ; les religieux et les laïques ne purent contenir leurs larmes et leurs gémissements. Les cris plaintifs que leur arrachait cette pénible séparation émurent et agitèrent la banlieue «t la ville.

Le roi ordonna à la reine et au peuple de s’en retourner ; mais lui, avec les religieux célèbres et toute sa suite, monta à cheval et ne s’en revint qu’après l’avoir accompagné jusqu’à plusieurs dizaines de li.

Les rois et les princes des royaumes qu’il eut à traverser lui rendirent partout de semblables hommages.

De là il marcha vers l’ouest, traversa les villes de Wou-pouan et de To-ts’in, et ensuite il entra dans le royaume d’A-ki-ni (Agni ?),