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LIVRE DEUXIÈME.

remarquables par leur hauteur que par la richesse de leur feuillage. L’humidité qui y règne répand partout une douce fraîcheur : c’est là que le Khan vient se retirer (chaque année) pour échapper aux chaleurs de l’été.

Après avoir fait cent cinquante li à l’ouest de Ping-yu, on arrive à la ville de Ta-lo-sse (Talas).

Deux cents li plus loin, au sud-ouest, on arrive à la ville de Pé-chouï (Esfydjab) ; deux cents li plus loin, au sud-ouest, on arrive à la ville de Kong-yu ; cinquante li plus loin, au sud, on arrive au royaume de Noa-tchikien (Nouchidjan) ; deux cents li plus loin, à l’ouest, on arrive à Tche-cki (Tchadj). À l’ouest, ce royaume est voisin du fleuve Che-che-ho (Sihoun — laxartes). Mille li plus loin, à l’ouest, on arrive au royaume de So-touli-se-na (Osrouchna). À l’est, ce royaume est voisin du fleuve Ye-ye-ho ou Che-che-ko (Sihoun — Iaxartes). Ce fleuve sort du plateau septentrional des monts Tsong-ling et coule au nord-ouest.

Plus loin, au nord-ouest, on entre dans un grand désert où l’on ne trouve ni eau ni herbages. On marche en se guidant sur des amas d’ossements qu’on aperçoit de loin en loin. Après avoir fait (ainsi) cinq cents li, on arrive au royaume de Sa-mo-kien (Samarkand).

Le roi et le peuple ne croient point à la loi du Bouddha ; ils font consister leur religion dans le culte du feu. On y voit deux couvents où n’habite aucun religieux. Si des religieux étrangers viennent y chercher un refuge, les barbares les poursuivent avec des tisons enflammés et ne leur permettent point de s’y arrêter. Dès