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LIVRE DEUXIÈME.

dans l’intérêt de tous les hommes, la Loi sans supérieure (Anouttara dharma), aurait-il voyagé dans de tels pays, en portant avec lui les os de ses parents ? Jadis, Wang-ts’an, après avoir gravi une colline escarpée, s’écria avec enthousiasme : « Je suis un loyal sujet de la maison des Hân ! » Le Maître de la loi qui franchit des sommets neigeux pour aller chercher la Loi mérite aussi d’être appelé un vrai fils du Bouddha.

Ce fut ainsi que, peu à peu, il arriva à Fan-yen-na (Bamian), La capitale possède une dizaine de Kia-tan (Sam̃ghârâmas), où l’on compte environ mille religieux du petit Véhicule qui suivent l’école Tch’ou-chi-choue-pou (l’école des Lôkôttara vâdinas).

Le roi de Fan-yen-na (Bamian) alla au-devant de lui et l’invita à venir dans son palais pour y recevoir ses hommages. Il accepta et n’en sortit qu’au bout de cinq jours.

Dans cette ville, il y avait plusieurs religieux attachés à l’école Mo-ho-seng-k’i-pou (des Mahâsam̃ghikas) ; c’étaient A-li-ye-t’o-cha (Âryadâsa) et A-li-se-na (Âryasêna) qui, tous deux, étaient profondément versés dans la Loi. Quand ils eurent vu le Maître de la loi, ils furent remplis d’étonnement et d’admiration de ce qu’un royaume aussi lointain que la Chine possédât un religieux d’un mérite si éminent. Ils le conduisirent dans tous les lieux dignes d’intérêt ou de vénération, et ne cessèrent de lui donner des marques d’affection et de dévouement.

Au nord-est de la ville du roi, on voit, sur une colline, une statue en pierre de Fo (du Bouddha) qu’on