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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Le Maître de la loi fut touché de leurs instances, et, comme Hoeï-sing (Pradjhñâkara), l’un de ses compagnons qui était un religieux du petit Véhicule, ne se souciait pas de demeurer dans un couvent du grand Véhicule (Mahâyâna), il se décida immédiatement à s’arrêter dans le couvent qu’on avait construit pour garder en otage le fils de l’empereur.

De plus, il renfermait des richesses immenses que l’on avait déposées au sud de la porte orientale de la Cour du Bouddha, au-dessous du pied (droit)^^1 de la statue du dieu, pour subvenir aux réparations futures du couvent. Les religieux, que le prince royal avait comblés de ses bienfaits, l’avaient fait représenter en peinture sur tous les murs de cet édifice. À l’époque où ils sortaient de la retraite (d’été), ils se réunissaient en assemblée solennelle et (priaient) pour demander le bonheur en faveur du prince^^2 qui était resté chez eux en otage. Cet usage, transmis d’âge en âge, subsiste encore aujourd’hui.

Dans ces derniers temps, il y eut un méchant roi qui, poussé par une cupidité sordide et par la violence de son caractère, voulut enlever de force les richesses de ce couvent. Il ordonna à des hommes de pratiquer des fouilles au-dessous des pieds de la statue ; mais la terre trembla jusque dans ses fondements.

Sur le sommet de la tête du dieu, il y avait une figure

1 Voir le Si-yu-ki, liv. I, fol. 18-19.

2 Il y a dans le Si-yu-ki « des princes. » J’ai mis du prince pour me conformer au récit de l’histoire que je traduis.