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LIVRE DEUXIÈME.

et quand le monde renaissait, elle reparaissait aussi, au même endroit, dans son état primitif. Or, si le Soumêrou renaît constamment après sa destruction, comment ce monument sacré aurait-il été le seul à ne pas renaître ? Cette comparaison doit suffire pour dissiper vos doutes. »

Au-dessus, on a élevé une tour qui est devenue célèbre.

Plus loin, à dix li au sud-ouest, il y a un Stoûpa ; ce fut là que Fo (le Bouddha) acheta des fleurs.

Plus loin, au sud-est, on passe un sommet sablonneux, et, au bout de dix li, on arrive à la ville appelée Fo-ting-ko-tching « la ville du sommet du crâne de Fo » (Bouddhôçnicha poura ?).

Dans cette ville, il y a un pavillon à deux étages. Dans e second étage, il y a une petite tour formée de sept choses précieuses où est renfermé l’os du sommet du crâne de Fo (Ouçnicha). Cet os a un pied et deux pouces le circonférence. On y distingue clairement les petits trous des cheveux. Sa couleur est d’un blanc jaunâtre ; il est renfermé dans une boîte précieuse. Ceux qui veulent connaître la mesure de leurs péchés ou de leurs vertus, broient du parfum en poudre, et en forment une pâte molle qu’ils enveloppent dans de la soie et déposent sur l’os ; puis ils referment la boîte. L’apparence que présente ce parfum, quand on le retire, détermine le degré de leur bonheur ou de leur malheur.

Hiouen-thsang obtint la figure moulée de l’Arbre de l’intelligence (Bôdhidrouma) ; le plus âgé des Çramanas qui accompagnaient obtint la figure du Bouddha, et le plus jeune, la figure d’un lotus.