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LIVRE DEUXIÈME.

Le Maître de la loi voulut y aller pour lui rendre ses hommages ; mais on lui annonça que les chemins étaient déserts et dangereux, et qu’ils étaient infestés de brigands. On ajouta que depuis deux ou trois ans, on n’avait pas revu la plupart des hommes qui y étaient allés, et que, pour cette raison, les visiteurs devenaient fort rares.

À l’époque où le Maître de la loi voulut aller adorer l’ombre du Bouddha, les envoyés que le roi Kia-pi-che (Kapiça) avait chargés de l’accompagner, éprouvèrent un vif désir de le voir promptement revenir. Ils ne se soucièrent plus de rester davantage, et firent tous leurs efforts pour détourner le Maître de la loi de cette périlleuse excursion.

Il serait difficile, leur répondit-il, même pendant cent mille Kalpas, de rencontrer une seule fois la véritable ombre du Bouddha ; comment pourrais-je être arrivé jusqu’ici sans aller l’adorer ? Pour vous, partez tout doucement ; aussitôt que j’y serai resté quelque temps, je me hâterai de vous rejoindre.

Sur ces entrefaites, il partit seul, et, étant arrivé à la ville Teng-kouang-tch’ing (Pradîparasmi poura ou Pradîpaprahhâ poura ?), il entra dans un Kia-lan (Sam̃gârâma) et s’informa de la route qu’il devait suivre ; mais il ne trouva personne qui consentît à lui servir de guide. Il aperçut ensuite un jeune garçon qui lui dit : « La ferme du couvent est tout près d’ici, je vais vous y conduire. » En disant ces mots, il partit avec lui.

Arrivé à la ferme, il y passa la nuit et trouva un vieillard qui connaissant l’endroit indiqué, se mit en route