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LIVRE DEUXIÈME.

Après avoir suivi le cours du fleuve sur une étendue de trente li, on trouve une pierre où Jou-laî (le Tathâgata) lava ses vêtements. On y distingue nettement les raies du tissu de la Kia-cha (Kachâya, vêtement brun de religieux), semblables à des nervures de feuilles.

À quatre cent li au sud de la ville, on arrive à la montagne de Hi-lo. Ce fut en cet endroit que jadis Joulaî (le Tathâgata), après avoir entendu la moitié d’un gâthâ, témoigna sa reconnaissance aux Yo-tcha (Yakchas) et leur fit l’aumône de son corps.

À cinquante li à l’ouest de la ville de Moung-kie-li (Mongali ?), on passe un grand fleuve et l’on arrive à la tour rouge (Lou-hi-ta-kia-sou-tou-po — Lohitaka stoûpa), qui est haute de cent pieds, et dont la construction est due au roi Wou-yeou (Açôka). Ce fut en cet endroit que, jadis, Jou-laï (le Tathâgata), lorsqu’il remplissait le rôle de Tse-li-wang (Mâitribala râdjâ ?) « roi doué d’une forte affection », perça son corps avec un couteau et le donna à cinq Yo-tcha (Yakchas).

À trente li au nord de la ville, on arrive au Stoûpa appelé Ko-pou-to-chi-sou-tou-po, (Adbhoûtâçma stoûpa) « Stoûpa de pierre extraordinaire », qui est haut de trente pieds.

Jadis, en cet endroit, le Bouddha exposa la Loi en faveur des hommes et des dévas. Après le départ du Bouddha, on vit ce Stoûpa sortir subitement du sein de la terre.

À l’ouest de la tour, on passe un grand fleuve, et, au bout de trois à quatre li, on arrive à un couvent