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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

core rouge, et les plantes et arbres conservent la même couleur.

En partant de là^^1 au sud-est, après avoir fait cinq cents li à travers les montagnes, il arriva au royaume de Ou-la-chi (Ouraçi).

Plus loin, au sud-est, Hiouen-thsang gravit des hauteurs couvertes de précipices, traversa un pont en fer, et, après avoir fait mille li, il arriva au royaume de Kior chi-mi-lo (Kachmire).

À l’ouest, la capitale est voisine d’un grand fleuve ; elle possède cent couvents où l’on compte cinq mille religieux. Il y a quatre Stoûpas, aussi remarquables par leur élévation que par leur magnificence, qui furent bâtis jadis par le roi Wou-yeoa (Açôka). Chacun d’eux renferme environ un ching^^2 des che-li (çarîras) « reliques » de Jou-laï (du Tathâgata).

Quand le Maître de la loi commença à traverser les frontières de ce pays, il arriva à la porte de pierre qui est la porte occidentale de ce royaume. Le roi ordonna au frère cadet de sa mère d’aller au-devant de lui avec des chars et des chevaux.

Lorsqu’il eut passé par la porte de pierre, il visita successivement tous les Kia-lan (Sam̃ghâdrâmas) et y fit ses dévotions. Il passa la nuit dans un couvent (Vihâra) appelé Hou-se-kia-lo (Houchkara ?). Pendant la nuit, les religieux virent en songe un esprit qui leur dit : « Ce

1 C’est-à-dire à partir de la grande porte en pierre, située à deux cents li au sud-est du fleuve Sindh.

2 Mesure chinoise.