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LIVRE DEUXIÈME.

religieux étranger vient du Mo-ho-tchi-na [Mahâtchina) « de la grande Chine » ; il désire étudier les King (Soûtras), et voyager dans l’Inde pour voir et adorer les monuments sacrés. »

— « Nous n’avons jamais entendu parler de lui, » répondirent les religieux.

« Comme il vient à cause de la Loi, une multitude infinie de bons esprits le suivent et l’accompagnent. Il est maintenant dans ce pays. Le bonheur que vous avez accumulé par vos vertus passées, est devenu un objet d’estime et de respect pour les hommes des contrées lointaines. Il faut vous livrer avec zèle au chant des prières et aux pratiques religieuses pour qu’ils vous louent et vous admirent. Comment pouvez-vous vous laisser aller à la paresse et rester ainsi plongés dans le sommeil ? »

En entendant ces paroles, chaque religieux s’éveilla en sursaut et resta jusqu’au matin dans l’exercice de la méditation et de la prière. Puis ils vinrent tous ensemble raconter ce prodige qui ne fit que les rendre plus graves et plus appliqués à leurs devoirs. Ces pieuses pratiques durèrent plusieurs jours, (au bout desquels le Maître de la loi) commença à approcher de la ville royale. Il n’en était plus éloigné que d’un Yeou-sun (Yôdjana), lorsqu’il arriva à une maison du bonheur (Dharmaçâla).

Le roi, à la tête de tous ses officiers et des religieux de la capitale, se rendit à la maison du bonheur et vint au-devant de lui avec un cortége de plus de mille personnes. Le chemin était couvert de parasols et d’étendards, et toute la route était inondée de parfums et de