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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

dharma piṭaka) « le Recueil de la Métaphysique ». Ces trois cent mille çlôkas renferment neuf cent soixante mille mots.

Le roi fit graver, sur des feuilles de cuivre, les textes de ces çâstras, et les renferma dans une caisse en pierre qui fut scellée et ornée d’une inscription. Puis, il construisit un grand Stoûpa et déposa dans l’intérieur ces textes vénérés, dont il confia la garde à une troupe de Yo-tcha (Yakchas) « démons ». Si leur sens profond a été remis en lumière, on le doit uniquement aux travaux de ce concile.

Hiouen-thsang resta ainsi, dans ce royaume, pendant deux années entières, et, après avoir étudié à fond les King (Soûtras) et les Lun (Castras), et visité avec respect tous les monuments sacrés, il prit congé des religieux. Alors, se dirigeant au sud-ouest, il franchit des montagnes, traversa des torrents, et, après avoir fait sept cents li, il arriva au royaume de Poian-nou-tsie (Panoutcha, le Puntch actuel).

De là il tourna à l’est, et, après avoir fait quatre cents li, il arriva au royaume de Ko-lo-he-pou-lo (Râdjapoura)[1].

De là, au sud-est, on descend des montagnes, on traverse des rivières, et, au bout de deux cents li, on arrive au royaume de Tse-kia (Tchéka)[2].

Depuis Lan-p’o (Lamghan) jusqu’à ce pays, comme les habitants vivent sur une frontière rude et inculte, ils

  1. Inde du nord.
  2. Inde du nord.