Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
97
LIVRE DEUXIÈME.

différent sensiblement des Indiens par leurs coutumes, leurs vêtements et leur langage ; leurs mœurs sont vicieuses et grossières.

Deux jours après avoir quitté le royaume de Ko-locke-pou-lo (Râdjapoura) y il passa le fleuve Tchen-ta-lo-p’o-kia (Tchandrabhâga) et arriva à la ville de Che-yepou-lo (Djayapoura), où il passa la nuit dans un couvent d’hérétiques. Ce couvent était situé hors de la porte occidentale de la ville et comptait, à cette époque, une vingtaine de disciples.

Le lendemain, il arriva à la ville de Che-kie-lo (Çâkala). On y voit un couvent qui renferme une centaine de religieux. Ce fut là que, jadis, Chi-th’sin-pou-sa (Vasoubandhou bôdhisattva) composa le traité Ching-i-ti-lun (Anouttarârthasatya çâstra ?).

À côté de ce couvent, s’élève un Stoûpa haut de deux cents pieds. Les quatre Bouddhas passés ont expliqué la Loi en cet endroit ; on y voit encore les traces de leurs pas.

De là il sortit de la ville de Na-lo-seng-ho (Nârasiñha), du côté de l’est, et arriva à une forêt de Po-lo-che (Palâças) « Butea frondosa », où il rencontra une cinquantaine de brigands. Ceux-ci, après avoir enlevé à Hiouen-thsang et à ses compagnons leurs habits et leurs provisions, les poursuivirent, l’épée à la main, jusque dans un étang desséché qui était situé au midi du chemin, et voulurent les massacrer tous. Heureusement que le lit de l’étang était tout couvert de buissons épineux et de plantes rampantes. Les Çramaṇas qui accompagnaient