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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

À côté de ces étangs, il y a un Stoûpa élevé à l’endroit où le Bouddha, menant la vie d’un Pou-sa (Bôdhisattva), prit la forme d’un éléphant blanc armé de six défenses, et donna ses dents à un chasseur.

On montre encore le lieu où, ayant un corps d’oiseau, il s’associa avec un singe et un éléphant blanc, fixa le rang d’âge d’après l’arbre Ni-keou-liu (l’arbre Nyagrôdhay, et partit pour faire le tour du monde et convertir les hommes ; le lieu où il remplit le rôle de roi des cerfs (Mrîgarâdjâ), et celui où il convertit Kiao-ichin-joa (Kaundinya),’An-pi (Açvadjit)^ Po-ti (Bkadrika), P’o'fou (Vâchpa), Chi-li-kia-ye (Daçahala Kâçyapa) et Mo-ho-nan (Maliânâman).

De là il suivit le cours du fleuve King^ia (Gange), et après avoir fait trois cents li à l’est, il arriva au royaume appelé Tchen-tchou-koue^^2.

1 Nyagrôdha, figuier de l’Inde. Ce passage du texte serait inintelligible sans le secours de la relation originale : Le Tathâgata, à l’époque où il menait la vie d’un Bodhisattva, s’affligea de voir que les hommes du siècle n’observaient point les rites. Il se montra sous un corps d’oiseau, et, après qu’il se fût associé avec un singe et un éléphant blanc, ils se demandèrent en cet endroit : Quel est celui qui a vu le premier cet arbre nyagrôdha ? Chacun d’eux raconta ce qui le concernait, et aussitôt il fixa, pour tous les trois, le rang drainé et de cadets.

2 C’est-à-dire : « le royaume du maître des combats. » Dans l’encyclopédie Fa-youen-tchou-lin, liv. XXXVIII, fol. 19, on trouve aussi : Tchen-wang-koue « le royaume du roi des combats. » C’est le seul que Hiouen-thsang se contente de donner en chinois, au lieu d’en 6giifer l’orthographe indienne en signes phonétiques. Le nom original peut être Youddkapati poura ou Youddharâdjâ poura. Cette double lecture doit être proposée, parce que nous ignorons si le second mot indien est maître (pati) ou roi (râdjâ).