Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/25

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savants, on ne l’avait donc pas complet en France. Il est par conséquent difficile de comprendre comment Abel-Rémusat a pu écrire[1] ce qui suit : « C’est à quoi je m’attacherai (savoir, à éclaircir les particularités du voyage de Hiouen-thsang) dans la deuxième partie de mes Voyages des Samanéens dans l’Inde, qui seront bientôt mis sons presse. »

En effet, pour être en état de mettre bientôt sous presse ces voyages, deux conditions étaient indispensables ; savoir : d’en posséder tous les textes et de les avoir traduits.

Or, à l’époque dont il s’agit, sur six des relations précitées, on n’en possédait que deux, celles de Fa-hien et de Song-yun. Hâtons-nous de dire, pour expliquer d’une manière plausible des assertions aussi hardies et des promesses aussi prématurées, que, par une précaution habile que je ne me permettrai pas de juger et qui n’est pas sans exemple dans les sciences et les lettres, Rémusat voulait, sans doute, s’assurer la publication exclusive d’un texte précieux, attendu de Chine de jour en jour, qu’il croyait avoir découvert le premier en 1831[2], et ne pas perdre le fruit des

  1. Mélanges posthumes, p. 77, en note.
  2. Klaprolh, au contraire, dans un petit mémoire en allemand, lu le 15 mars 1834, à la Société géographique de Berlin, affirme que c'est lui qui a découvert, dès 1816, non seulement la Relation de Fa-hien, dans le Tsin-taï-pi-chou, mais encore les fragments de Hiouen-