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LIVRE TROISIÈME.

de la ville, fit environ un li et arriva au jardin des Bambous de Kia-lan’^fo (Kalanta vênouvana). Jadis, Joa-laï (le Tatâdgata) habita souvent dans ce jardin, et y composa les règles de la discipline (Vinaya). Le maître de ce jardin, qui s’appelait Kia-lan-to (Kalanta), l’avait d’abord donné à des hérétiques ; mais quand il eut vu le Bouddha et entendu la Loi sublime, il regretta de n’avoir pas donné son jardin au Tathâgata. Dans ce moment, les esprits de la terre, ayant appris ses intentions, firent éclater des calamités et des prodiges pour effrayer les hérétiques et les faire sortir sur-le-champ. « Le maître de maison (Kalanta), leur dirent-ils, veut donner son jardin au Bouddha ; il faut que vous partiez à l’instant même. » Ceux-ci se retirèrent la colère dans l’âme.

Kalanta, ravi de joie, construisit un Vihâra, et quand il l’eut achevé, il alla lui-même inviter le Bouddha, qui l’accepta avec empressement.

À l’est du bois des Bambous ( Vênouvana), il y a un Stoûpa qui fut construit jadis par le roi’O^he-to-chetou-lou (Adjâtaçatrou).

Après le Nirvâṇa du Bouddha, les rois partagèrent entre eux ses çariras (reliques). Weî-seng-youen (Adjâtaçatrou) y en ayant obtenu sa part, éleva cette tour en l’honneur du Bouddha, avant de s’en retourner dans son royaume. Le roi Wou-yeou (Açôka), ayant ouvert son âme à la foi, voulut construire des Stoûpas sur toute la surface de l’Inde. Il ouvrit cette tour et en prit les reliques ; mais il en laissa une petite quantité qui, jusqu’à ce jour, répand encore un grand éclat.