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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

En achevant ces mots, il lança les guirlandes de fleurs, et les attacha toutes trois suivant son désir.

Ayant obtenu complètement ce qu’il souhaitait, il s’abandonna à tous les transports de la joie. À cette vue, les personnes voisines, qui étaient venues comme lui pour adorer la statue, et les gardiens du VikârUy battirent des mains et frappèrent du pied la terre en signe d’admiration. « Dans l’avenir, dirent-ils, si vous arrivez à l’état de Bouddha, nous souhaitons avec ardeur que vous vous souveniez de l’événement de ce jour, et que vous nous fassiez passer les premiers (à l’autre rive, c’est-à-dire au Nirvana). »

De là il partit à petites journées et arriva au royaume de I-lan-na (Hiranya parvata). Il y a une dizaine de Samghârâmas où l’on compte environ quatre mille religieux du petit Véhicule (Hînayâna) qui suivent l’école I-tsiêyeou-pou (l’école des Sarvâstivâdas).

Dans ces derniers temps, il y eut un roi qui déposa le prince de ce royaume, donna aux religieux la capitale et y construisit deux couvents qui renfermaient chacun mille religieux. Là vivaient deux hommes d’une vertu éminente ; l’un s’appelait Ta-fa-kie-to-kio-to (Tathâgaior goupta) et l’autre Thsien-ti-seng-ho (Kchântisinka) ; tous deux étalent fort versés dans la doctrine de l’école Sa-po-to-pou (l’école des Sarvâstivâdas). Hiouen-thsang y resta un an et lut sous leur direction le Pi-p^o-cha-lun [Vibhâchâ çàstra), le Chun-tching-li-lun (Niyâya anousâra çâstra), etc.

Au sud de la capitale, il y a un Stoûpa où jadis, pendant