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LIVRE QUATRIÈME.

gata) expliqua le livre sacré Ling-kia-king (Lankâvâtara soûtra).

Après avoir fait par mer plusieurs milliers de li au sud de ce royaume, on arrive à Tîle de Na-lo-ki-lo (Nârakiradvîpa). Les hommes de cette île sont petits de taille ; les plus grands n'ont pas plus de trois tchi (pieds). Ils ont un corps d'homme et un bec d'oiseau. Ils ne connaissent pas les moissons et se nourrissent des fruits du cocottier. Ce royaume est séparé par une grande étendue de mer. N'ayant pu y parvenir lui-même, le Maître de la loi a recueilli de la bouche des hommes les détails qu'on vient de lire.

De Ta-lo'pi'tcha (Drâvida), il revint au nord-ouest en compagnie de soixante et dix religieux du royaume da Lion (Siñhala) et visita avec eux les monuments sacrés. Après avoir fait deux mille li, il arriva au royaume de Kong-kien-na-pou-lo (Kongkanapoura)^^1. Il y a une centaine de couvents où l'on compte environ dix mille religieux qui étudient à la fois le grand et le petit Véhicule. On y voit un grand nombre d'hérétiques qui fréquentent les temples des Dêvas (Dêvâlayas).

À côté du palais du roi, il y a un grand couvent qui renferme environ trois cents religieux, tous doués d'une science profonde et de grands talents littéraires. Dans le Vihâra de ce couvent, on voit la statue du prince royal Si'fa-to (Siddhârtha)^^2. Son bonnet précieux est haut d'un

1 Inde méridionale.

2 C'est-à-dire de Çâkyamouni, lorsqu'il était encore prince royal (Koumârarâdjâ).