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LIVRE QUATRIÈME.

envoya des messagers pour l’inviter à venir, le nomma lecteur suprême du royaume et lui assigna pour vivre e revenu de vingt grandes villes ; mais le maître des Çâstras refusa ces offres brillantes.

Après la mort de Mouan-tcheou [Poarnavarma], le roi Kiaï-ji (Çilâditya) Finvita aussi à recevoir le titre le docteur suprême du royaume, et lui assigna pour vivre e revenu de quatre-vingts grandes villes du royaume de Outch’a (Ouda — Odra — Orissa). Le maître des Çâstras refusa comme auparavant. Le roi lui ayant adressé encore plusieurs invitations pressantes, il persista énergiquement dans son refus. « Sire, dit Ching-kiun (Djayasêna) au roi, j’ai entendu dire que celui qui reçoit un traitement d’un autre homme doit se préoccuper de ses soucis et de ses peines. Maintenant que je travaille à sauver les hommes qu’entraîne le torrent de la vie et le la mort, comment aurais-je le temps de prendre part aux affaires de Votre Majesté ? »

À ces mots, il s’inclina et sortit, sans que le roi pût le retenir. Depuis cette époque, il demeura constamment sur la montagne de la Forêt des Bâtons [Yachti- HUia giri), et prit des disciples à qui il expliquait sans cesse les livres du Bouddha. Le nombre des religieux et des laïques qui venaient se mettre sous sa direction, s’élevait constamment à plusieurs centaines. Le Maître de la loi passa auprès de lui deux années entières et étudia : 1° Le Weï-tchi-kioue-chi-lun « le Traité pour la solution et l’explication des difficultés du Weî-tchi-lun (Vidyâ mâtra siddhi) ; » 2° le Weï-tchi-i-i-li-lun « le Traité