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LIVRE QUATRIÈME.

Quelque temps après, (les reliques) disparurent tout d’un coup et les lampes, placées au dedans et au dehors de la chapelle, répandirent un éclat extraordinaire. Ils sortirent tout étonnés, et, regardant au loin, ils virent la tour des reliques resplendir de lumière, et de son sommet s’élever une vaste flamme de cinq couleurs qui touchait au firmament. Le ciel et la terre étaient éclairés comme en plein jour. L’on n’apercevait plus les étoiles ni la lune, et l’on respirait un air suave et parfumé qui inondait l’enceinte du couvent. Alors le prodige qu’avaient fait éclater les che-li (çarîras) se répandit de bouche en bouche. À cette nouvelle, une multitude immense se rassembla de nouveau et vint les adorer en exaltant cette merveille extraordinaire. Mais au bout de quelques instants, cette lumière brillante diminua par degrés, et, lorsque les dernières lueurs allaient disparaître, ils firent plusieurs fois le tour du vase qui renfermait les reliques. Bientôt après, le ciel et la terre rentrèrent dans l’obscurité et les étoiles reprirent leur premier éclat.

Après avoir été témoin de ce miracle, toute la multitude fut délivrée des doutes qui l’assiégeaient. Ils adorèrent Y Arbre de V intelligence (Bôdhidrouma) et tous les monuments sacrés ; puis, après avoir passé ainsi huit jours entiers, ils revinrent au couvent de Na-lan-fo (Nâlanda vihâra).

Dans ce moment, le maître des Castras, Kiai-hien (Çilabhadra), envoya le Maître de la loi pour qu’il expliquât à la multitude le Traité Che-ta-^hing-lan (Mahâyâna sampârigraha çâstra) et le Weî-tchi-kioue-chi-lun,