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LIVRE CINQUIÈME.

et les laïques sont tous remplis pour vous d'affection et d’estime ; si vous partez, vous arriverez heureusement, et vous n'en obtiendrez pas moins les louanges et les respects du monde ; seulement, il vaut mieux que vous restiez. Quant à la durée de votre vie, à partir d'aujourd'hui elle se prolongera encore de dix ans. Pour ce qui regarde votre bonheur, qui a été fort grand jusqu'ici, j'ignore s'il continuera à s'accroître. »

— « Je désire vivement m'en retourner, lui dit le Maître de la loi ; mais, comme j'emporte une grande quantité de livres et de statues, j'ignore si j'arriverai heureusement. »

« Ne vous inquiétez point, lui répondit le Nirgranha, le roi Kiaî-ji (Çilâditya) et le roi Kicou-mo-lo (Koanâra) vous enverront une escorte ; soyez sûr, vénérable naître, que vous arriverez sans accident. »

— « Comment cela ? demanda encore le Maître de la ci ; jusqu'à présent, je n'ai pas encore vu ces deux rois ; comment pourraient-ils daigner m'accorder un tel bienfait ? »

« Le roi Kieou-mo-lo (Koumâra) a déjà envoyé des messagers pour vous appeler auprès de lui ; ils doivent arriver dans deux ou trois jours. Quand vous aurez vu le roi Kieou-mo-lo (Koumâra), vous verrez aussi le roi Kiaî-ji (Çîldditya).

En disant ces mots, il se retira sur-le-champ. Le Maître de la loi fit ses préparatifs de départ, et enveloppa avec un soin respectueux les livres et les statues.

À cette nouvelle, tous les religieux accoururent et