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LIVRE CINQUIÈME.

sse-t’i-lun (Yôgdtchdryya bhoûmi çâstra) et déchirer le voile de mes doutes. J’ai eu le bonheur de visiter les monuments sacrés et d’entendre expliquer la doctrine profonde des différentes écoles. J’en ai été ravi de joie et je vous jure que mon voyage n’a pas été sans fruit. Je désire rapporter dans mon pays les connaissances que j’ai acquises et traduire les livres que j’ai recueillis, afin que toutes les personnes que favorise la destinée, puissent s’instruire ensemble dans la Loi et partager la reconnaissance que m’inspirent vos bienfaits. Ces considérations ne me permettent point de rester.

Ces intentions, reprit Kiaî-hien [Çilabhadra) d’un ton joyeux, sont celles d’un vrai Pou-sa [Bôdhisattva). Mes vœux sont aussi les vôtres ; je me charge de préparer vos bagages. Vous ne devez plus, mes frères, faire aucune instance pour le retenir. »

Il dit et se retira dans sa chambre.

Deux jours après, un messager de Kieoa-mo-lo (Koumâra), roi de l’Inde orientale, apporta au maître Kiaî-ji (Çilabhadra) une lettre ainsi conçue :

« Votre disciple désire voir le religieux éminent du royaume de-Tchi-na (de Chine). Je vous prie, maître vénéré, de me l’envoyer pour contenter ce souhait respectueux. »

KiaUhien (Çilabhadra), tenant la lettre, parla ainsi aux religieux : « Le roi Kieou-mo-lo (Koumdra) adresse une invitation à Hiouen-thsang ; seulement il a promis à une multitude de messagers de se rendre auprès du roi Kiaï-ji (Çîlâditya) pour discuter avec les maîtres du