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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

« Le prince, en qualité de fils de l’empereur, obéit aux ordres du ciel. Rempli d’une noble ardeur, il déploya ses troupes formidables, et, maniant tour à tour la hache et la lance, il délivra les districts agités et rendit la paix au monde. Il fit briller de nouveau les trois clartés[1] et Tunivers fut inondé de ses bienfaits. Voilà pourquoi on le célèbre par des chants. »

« Un tel homme, dit le roi, a été évidemment envoyé par le ciel pour être le maître des hommes. » Puis il dit au Maître de la loi : « Votre disciple s’en retourne ; demain il viendra au-devant de son vénérable maître. Je souhaite vivement qu’il ne craigne point la fatigue. »

Là-dessus il prit congé et partit.

Le lendemain matin, un messager royal étant venu de sa part, le Maître de la loi partit avec Kieou-mo-lo (Koumâra), et quand ils furent arrivés à côté du palais de Kiaï-ji [Çilâdifya), le roi sortit avec une vingtaine de ses satellites et vint au-devant d’eux. Dès qu’ils furent entrés et assis, on leur offrit les mets les plus recherchés aux sons d’une musique harmonieuse, et l’on répandit devant eux les fleurs les plus odorantes.

Ces hommages terminés, le roi dit à Hiouen-thang : « J’ai entendu dire que le Maître a composé un Traité pour combattre les opinions dangereuses ; où est-il ? »

— « Le voici », répondit le Maître de la loi.

Le roi le prit et le parcourut ; puis, ravi de joie, il

  1. C’est-à-dire le soleil, la lune et les étoiles, un instant voilés et obscurcis.