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LIVRE CINQUIÈME.

dit aux officiers qui l’entouraient : « J’ai entendu dire que lorsque le soleil se lève dans toute sa splendeur, les vers luisants et les lampes restent sans éclat, et que, lorsque le tonnerre du ciel gronde avec fracas, le bruit du marteau s’efface et disparaît. Les principes de tous ces maîtres ont été renversés par lui en un clin d’œil, et vous avez vu que nul religieux n’a osé ouvrir la bouche pour venir à leur secours. » Le roi ajouta : « Leur président, Ti-po-si-na (Dêvaséna), disait de lui-même que, dans l’explication des livres, il effaçait les plus illustres docteurs, et que, par ses études profondes, il embrassait toutes les branches de la science. Mettant en avant les opinions les plus étranges, il combattait sans cesse le grand Véhicule ; mais quand il eut appris l’arrivée d’un célèbre religieux d’un pays étranger, il alla immédiatement se cacher à Feï-che-li (Vâiçâlî), sous prétexte de visiter et d’honorer les monuments sacrés. J’ai reconnu par là que tous ces maîtres sont dépourvus de savoir et de capacité. »

Le roi avait une sœur douée d’une rare intelligence, qui excellait dans la doctrine de l’école Tching-liang-pou (des Sammitîyas). Dans ce moment, elle était assise derrière le roi. Dès qu’elle eut entendu dire que le Maître de la loi avait su exposer les principes sublimes du grand Véhicule, et mettre à nu les idées étroites et mesquines du petit Véhicule, elle se sentit ravie de joie et lui adressa des louanges infinies.

« Maître, lui dit encore le roi, votre Traité est d’une beauté admirable ; moi, votre disciple, ainsi que tous