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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Alors tenant le Maître de la loi par son vêtement religieux et parlant à la multitude, il cria à haute voix : « Le Maitre de la loi de Tchi-na (de la Chine) a établi avec éclat la doctrine du grand Véhicule et a renversé toutes les erreurs des sectaires. Depuis dix-huit jours, il ne s’est trouvé personne qui osât discuter avec lui. Il faut qu’un tel triomphe soit connu de vous tous. »

Toute la multitude fut remplie de joie et voulut à l’envi lui décerner un titre honorable. Les nombreux disciples du grand Véhicule l’appelèrent Mo-ho-ye-na-ti-po (Mahâyânadêva), nom qui signifie le dieu du grand Véhicule ; la multitude du petit Véhicule lui donna le titre de Mo-tcha-ti-po (Mokchadêva), c’est-à-dire le dieu de la Délivrance. Ensuite ils brûlèrent des parfums, répandirent des fleurs et s’éloignèrent après l’avoir comblé de témoignages de respect.

Par suite de cet événement, la renommée de ses talents et de ses vertus ne fit que se répandre davantage. À l’ouest de la tente de voyage du roi (Çilâditya), il y avait un couvent qui était entretenu aux frais de ce prince. On y voyait une dent du Bouddha, longue d’un pouce et demi et d’un blanc tirant sur le jaune. Elle répandait en tout temps une vive lumière. Jadis, dans le royaume de Kachmire, quand la race des Ki-li-to (Krîtyas) eut éteint la loi du Bouddha, les religieux et les novices se dispersèrent. Il y eut alors un Pi-tsou (Bhikchou) qui voyagea au loin dans l’Inde. Quelque temps après, le roi du pays de Himatala, du royaume de Tou-ho-lo (Toukhara), fut transporté de colère en