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LIVRE CINQUIÈME.

ouest, coulaient à l’est et, arrivées à ce royaume, confondaient ensemble leurs eaux.

À l’ouest du confluent des deux fleuves, il y avait une vaste plaine, égale et unie comme un miroir, qui avait quatorze à quinze li de tour. Depuis les temps anciens, tous les rois s’y rendaient (annuellement) pour distribuer des aumônes ; cette circonstance l’avait fait nommer la Place des aumônes (Dânamandala ?). La tradition rapporte qu’il est plus méritoire de donner en ce lieu une pièce de monnaie que cent mille ailleurs. De tout temps, on l’a généralement tenu en grande estime.

Le roi ordonna d’établir, pour la distribution des aumônes, un espace carré garni de haies de roseaux, ayant mille pieds de chaque côté, et de construire au milieu plusieurs dizaines de salles recouvertes en chaume, pour y déposer une immense quantité de choses précieuses, savoir : de l’or, de l’argent, des perles fines, du verre rouge et des pierres précieuses appelées Ti-thsing (Indranila) et Ta-thsing (Mahânila), etc.

Il fit construire, en outre, plusieurs centaines de longues maisons pour y déposer des vêtements de kiaoche-ye (kduçéya) « soie » et de coton, des monnaies d’or et d’argent, etc.

En dehors de la haie, il fit construire à part un immense réfectoire. Devant les bâtiments qui renfermaient des richesses de tout genre, il fit élever une centaine de longues maisons, disposées en lignes droites comme les boutiques du marché de notre capitale. Chacune