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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG

nus [Nirgranthas) des pays lointains ; elles durèrent dix jours.

La huitième fois, on fit des aumônes aux pauvres, aux orphelins, aux hommes seuls (sans famille) ; elles durèrent un mois. Quand ce terme fut arrivé, tontes les richesses accumulées pendant cinq ans dans le trésor royal se trouvèrent complètement épuisées. Il ne resta plus au roi que les éléphants, les chevaux et les armes de guerre, qui étaient nécessaires pour châtier les hommes qui suscitent des troubles et protéger son royaume. Pour ce qui regarde les autres objets précieux, les vêtements qu’il portait, ses colliers, ses pendants d’oreilles, ses bracelets, la guirlande de son diadème, les perles qui ornaient son cou et l’escarboucle qui brillait au milieu de sa crête de cheveux, il les donna tous en aumônes, sans en conserver la moindre chose.

Après avoir épuisé ainsi toutes ses richesses, il demanda à sa sœur un vêtement commun et usé, et, après s’en être couvert, il adora les Bouddhas des dix contrées, se livra avec exaltation aux transports de la joie, et, joignant les mains, il s’écria : « En amassant toutes ces richesses et ces choses précieuses, je craignais constamment de ne pouvoir les cacher dans un magasin solide et impénétrable. Maintenant que j^ai pu (par l’aumône) les déposer dans le champ da bonheur/je les regarde comme conservées à jamais. Je désire, dans toutes mes existences futures, amasser ainsi d^immenses richesses pour faire l’aumône aux hommes, et obtenir les dix facultés divines dans toute leur plénitude. »