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LIVRE CINQUIÈME.

telligence complète, sans supérieure (Anouttara samyaksambôdhi) ? »

— « Oui y sans doute, et après avoir procuré le bonheur à toutes les créatures, il est entré dans le silence et l’extinction [le Nirvana).

À ces mots, il baissa les yeux ; puis, après une longue pause, il souleva de la main sa longue chevelure et s’éleva majestueusement dans les airs. Alors, par un prodige divin, il se changea en un globe de feu qui consuma son corps, et ses ossements tombèrent sur la terre.

Le roi et les religieux de la Grande assemblée recueillirent ses reliques et élevèrent un Stoûpa qui était précisément la tour dont nous venons de parler.

De là il se dirigea au nord et, après avoir fait cinq cents li, il arriva au royaume de Kie-cha (Khachgar).

De là il tourna au sud-est et fit environ cinq cents li ; puis il passa le fleuve Si-to [Sita], franchit un grand passage de montagne et arriva au royaume de Tcho-kiukia (Tchakouka — Yerkiang).

Au sud de ce royaume, il y a une grande montagne où l’on voit une multitude de chambres en forme de niches. Beaucoup de saints personnages de l’Inde, parvenus au fruit (de Bôdhi — de l’Intelligence), se transportent en cet endroit au moyen de leur puissance divine et s’y reposent en paix ; aussi en compte-t-on un grand nombre qui y sont entrés dans le silence et l’extinction (le Nirvana). En ce moment, il y a encore trois Arhân qui se sont fixés dans ces grottes escarpées, et qui, après avoir éteint le principe de la pensée, sont entrés