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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

ciers, il alla choisir un terrain heureusement situé, chercha des ouvriers habiles, et, après avoir demandé à l’Arhân le modèle et le plan qu’il devait suivre, il s’occupa de la construction.

Quand le couvent fut achevé, le roi l’interrogea encore : « Le Kia-lan (Samghârâma) est fini, lui dit-il, mais où est la statue du Bouddha ? »

— « Que Votre Majesté, répondit l’Arhân, montre seulement une foi entière, et la statue ne tardera pas à arriver. »

Le roi, avec ses grands officiers, les magistrats et le peuple, brûlèrent des parfums, répandirent des fleurs et restèrent debout, animés tous du même sentiment ; et, après quelques instants, on vit la statue du Bouddha qui descendit du haut des airs et vint se placer sur le trône qui lui était destiné. Elle répandait une lueur éclatante, et la figure du dieu était empreinte de calme et de majesté.

À cette vue, le roi éprouva une vive allégresse, et se félicita hautement de son bonheur. Puis il pria l’Arhân d’expliquer la Loi à la multitude.

Alors, avec les habitants du royaume, il institua, en l’honneur de la statue, des fêtes et des offrandes d’Aune grande magnificence. On voit, par ce qui précède, que ce Samghârâma fut le premier qu’on éleva dans ce royaume.

Le Maître de la loi, ayant perdu une partie de ses livres sacrés en passant un fleuve (le Sindh), ne fut pas plus tôt arrivé à Khotan qu’il envoya des hommes à Kiu-