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LIVRE CINQUIÈME.

prodiges du monde^^1, j’ai annoncé aux peuples étrangers les vertus et les bienfaits de notre auguste souverain^^2, et, par là, j’ai fait éclater en son honneur leurs louanges et leurs respects. J’ai voyagé pendant dix-sept ans. Maintenant, après avoir quitté le royaume de Polo-ye-kia (Prayâga], j’ai passé les frontières de Kia-piche (Kapiça), j’ai franchi les monts Tsong-ling et j’ai traversé la vallée de Po-mi-lo’ (Pamir). En revenant dans ma patrie, j’ai pénétré dans le royaume de Yu-thien (Khotan).

« Le grand éléphant dont je me servais s’étant noyé, faute de chars pour transporter la grande quantité de livres sacrés que j’avais recueillis, j’y suis resté quelque temps ; mais, n’ayant pas encore trouvé de voiture, je vais partir, avec toute la célérité possible, pour aller rendre visite à Votre Majesté. Ne pouvant contenir plus longtemps l’élan de mon admiration et de mon respect, j’ai osé vous envoyer un laïque de Kao-tch’ang, nommé Ma-hiouen-tchi, qui est parti à la suite d’une compagnie de marchands pour vous porter cette lettre et vous informer d’avance de mon retour. »

Après le départ du messager, comme les religieux de Yu-thien expliquaient le Yu-kia (le Yôgaçâstra), le Touï-fa-lun (l’Abhidharma çâstra), le Kiu-che-lun (le Kochaçâstra), le Che-ta-^hing-lan (le Mahâyâna sampârigraha çâstra), en un jour et une nuit, ils achevaient

1 Par exemple de l’apparition de l’ombre du Bouddha, liv. II, p. 8 1.

2 Allusion au passage où Hiouen-thsang répond aux questions de Çîlâditya sur le prince de Thsin, liv. V, p. 289.