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LIVRE SIXIÈME.

L’empereur y consent et lui promet même de l’aider le tout son pouvoir à atteindre un si noble but. Il écrit enfin la préface tant désirée, contenant sept cent quatre-vingt-un caractères. [L’auteur rapporte en entier ce morceau d’éloquence impériale, écrit d’un style ambitieux, rempli de métaphores brillantes et d’allusions recherchées. Cette préface contient à la fois un éloge pompeux de la doctrine bouddhique et du dévouement héroïque du voyageur ; mais elle n’ajoute aucun fait nouveau, aucune observation de quelque intérêt pour l’histoire ou la géographie de l’Inde.]

Le sixième livre se termine par la réponse que Hiouen-thsang adresse à l’empereur pour le remercier de sa préface, et par un billet de quelques lignes, dans lequel l’empereur, s’exprimant toujours avec une modestie exagérée, dit qu’il est confus de son style vulgaire, et craint d’avoir déshonoré les feuillets d’or du voyageur, en semant du gravier et des débris de tuiles dans la forêt des perles (c’est-à-dire en joignant à ses traductions précieuses une introduction d’un style commun et négligé). En recevant sa lettre, ajoute-t-il, et en lisant les éloges magnifiques dont elle est remplie, « il est rentré en lui-même et a senti la rougeur lui monter au front, parce qu’il reconnaît qu’il n’a rien fait pour mériter des louanges aussi pompeuses ; il avoue avec un amer regret que les expressions lui manquent pour l’en remercier dignement. »