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LIVRE SEPTIÈME.

Le jour où l’on jeta les fondements de cette tour, le Maître de la loi composa lui-même un écrit où il exposa les motifs de son voyage et les résultats qu’il en avait obtenus. Il le termina en exprimant sa reconnaissance pour les deux préfaces impériales, qui « grâce à la solidité de cette tour, pourront subsister pendant un nombre infini de kalpas : son vœu le plus ardent est qu’elle puisse être honorée des regards des mille Bouddhas futurs ; que les reliques qu’elle renferme soient éternellement entourées d’un nuage de parfums, et que leur durée mystérieuse égale celle du soleil et de la lune. »

En été, au jour I-mao de la cinquième lune, plusieurs religieux éminents du couvent Mo-ho-pou-ti-sse (Mahâbôdhi vihâra) de l’Inde centrale, savoir : Tchikouang (Djnânaprabha), Hoeï-thien (Pradjnâdêva), etc. envoyèrent une lettre au Maître de la loi. Kouang (Djnânaprabha) était profondément versé dans la doctrine du grand et du petit Véhicule, dans les livres exotériques, les quatre Weï-to (Védas), et les cinq Traités appelés Ou-ming-lun (Pahtcha vidyâ castra) ; c’était le plus célèbre disciple du maitre Kiaï-hien (Çilabhadra). Tous les religieux des cinq Indes avaient pour lui le plus grand respect.

Hoeï-thien (Pradjnâdéva) connaissait à fond les dixhuit écoles du petit Véhicule ; son savoir profond et sa vertu éminente lui avaient également concilié l’estime universelle. À l’époque où le Maître de la loi se trouvait dans l’Inde, il étudiait et discutait souvent avec ces