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LIVRE DIXIÈME.

les révisait en disant : « Ces mets délicieux sont le lot de ceux qui ont obtenu l’intelligence supérieure. Hiouen-thsang n’est pas encore arrivé à ce rang sublime ; comment oserait-il les recevoir ? » Malgré l’énergie de ses refus, on continuait à lui apporter ces mets sans interruption.

Les disciples, qui se tenaient près de lui, ayant fait du bruit, il ouvrit subitement les yeux, et raconta ce qui précède au sous-directeur (Karmmadâna), nommé Hoeî’te.

« D’après ces présages, ajouta le Maître de la loi, il me semble que les mérites que j’ai pu acquérir pendant ma vie ne sont point tombés dans l’oubli, et je crois, avec une foi entière, que ce n’est pas en vain qu’on pratique la doctrine du Bouddha. »

Aussitôt, il ordonna au maître Kia-chang de consigner par écrit les titres des livres sacrés et des Traités qu’il avait traduits, formant ensemble sept cent quarante ouvrages et treize cent trente-cinq livres. Il inscrivit aussi le kôti (les dix millions) de peintures du Bouddha, ainsi que le millier d’images de Mi-le (Mâitrêya bôdhisattva), peintes sur soie, qu’il avait fait exécuter. Il avait, en outre, fait moûler dix kôtis (cent millions) de statuettes de couleur unie. Il avait fait écrire mille exemplaires des livres sacrés suivants : Neng-touan-panjo-king (Vadjra tchhêdika pradjñâ pâramitâ soûtra), Yosse-jou-laï-pen-youen-kong-te-king (Ârya bhagavati bhâichadja gourou poûrva pranidhâna nâma mahâyâna soûtra), Lou-men-t’o-lo-ni-king (Chat moukhi dhâranî), etc. Il avait