Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/456

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des HanA-ki-ni de Hiouen-thsang) : « Au midi, il est limitrophe de lu-tien (Khotan) ; au nord, il touche à Wa-la[1] ; à l’ouest, il va jusqu’à San-mo-kien (Samarkand). et à l’est, jusqu’à Ho-tcheou (Tourfan). »

Pour suppléer au silence de notre auteur, nous empruntons au Si-ya-ki (liv. I, fol. 5) la description d’A-ki-ni : « Il a six cents li de l’est à l’ouest, et quatre cents du sud au nord. La capitale a de six à sept li. De quatre côtés, il s’appuie sur des montagnes. Les chemins, qui sont pleins de précipices, sont fort aisés à défendre. Une multitude de rivières, qui se joignent ensemble, lui forment une sorte de ceinture. On amène l’eau par des conduits, pour arroser les champs. Ce pays produit du riz, du millet et du blé, des jujubes odorantes, des raisins, des poires et des mangues. Le climat est doux et tempéré ; les mœurs sont simples et honnêtes. Les caractères de l’écriture sont ceux de l’Inde, auxquels on a fait quelques changements. Les habitants portent des vêtements de coton, coupent leurs cheveux et ne font point usage de bonnets. Dans le commerce, ils se servent de monnaies d’or, d’argent et de cuivre ; ces dernières sont fort petites. Le roi est originaire d’A-ki-ni ; il est courageux, mais il a peu d’habileté dans l’art de la guerre ; il aime à exalter lui-même son mérite. Dans ce royaume, il n’y a point de code de lois, de sorte que les règlements administratifs ne sont point observés avec l’exactitude et le respect convenables. Il y a une dizaine de couvents, où l’on compte environ deux mille religieux de l’école I-tsie-yeou-pou (ou des Sarvâstivâdas), qui se rattache au petit Véhicule. Comme ils suivent les usages de l’Inde pour ce qui regarde les instructions religieuses, la discipline et les cérémonies, ils les étu-

  1. Ancien nom du pays des Oïrats, Thaï-thsing-i-tong-tchi, liv. CDXV, fol. i.