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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

FEÏ-CHE LI.

Feï’che-li (Vâiçâli — Inde centrale). Si-yu-ki, liv. VII, fol. Il : « Le royaume de Féi-che-li a environ cinq mille li de tour ; le sol est gras et fertile ; les fleurs et les fruits y viennent en abondance. Le Meou-tche (Môtcham[1], la banane) et l’An-mo-lo (Âmra, la mangue) y sont communs et fort estimés. Le climat est doux et tempéré ; les mœurs sont pures et honnêtes ; les habitants aiment la vertu et estiment la science. On trouve parmi eux des partisans de l’hérésie et de la vérité.

« On compte dans ce pays plusieurs centaines de couvents qui sont la plupart en ruine ; il n’en subsiste plus que trois ou quatre où vit un petit nombre de religieux. Il y a plusieurs dizaines de temples des dieux (DévâUyas) qui servent d’asile à une multitude confuse d’hérétiques, dont le plus grand nombre appartient à la secte des Nirgranthas (en chinois Lou-hing-tchi-tou).

« L’ancienne capitale de Feï-che-li (Vâiçâli) est ruinée depuis longtemps. Ses fondements antiques ont une circonférence de soixante à soixante-dix li. Ce qui reste de cette ville occupe un espace de quatre à cinq li : on n*y voit que fort peu d’habitants.

« À cinq ou six li au nord-ouest de la capitale, on arrive à un Kia-lan (un couvent) où habite un petit nombre de religieux de récole Tchinq’lianq-poa (des Sammitîyas), qui se rattache au petit Véhicule (Hînayâna).

« Près de là il y a un Stoûpa. Ce fut en cet endroit que jadis Jou’laï (le Tathâgata) expliqua le livre de Pi-mo-lo-kie (Vimalakirtti soûtra). Là P’ao-tsi (Ratnâkara), fils d’un maître de maison, offrit au Bouddha un parasol précieux.

  1. Wilson, Sanskrit Dictionary.