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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

« En partant du nord-est de ce royaume, on franchit des montagnes, on passe une grande rivière, on traverse plusieurs dizaines de petites villes sur les frontières de Kiapûche [Kapiça), et Ton arrive au grand passage de montagne nommé Po-lo-si-na (Varaséna ?), qui fait partie des grandes montagnes neigeuses. Ce sommet est extrêmement âevë ; ses flancs inclinés n'offrent que des précipices, des sentiers tortueux et des cavernes qui reviennent sur elles-mêmes. Tantôt on entre dans une vallée profonde ; tantôt on gravit les bords escarpés de la montagne, qui, même au cœur de l’été, semble ne former qu'un bloc de glace que Ton taille avec le fer pour pouvoir la gravir. Ce n'est qu'au bout de trois jours qu'on peut arriver au haut de ce passage. Là on est pénétré par un vent glacial ; des monceaux de neige remplissent les vallées ; les voyageurs qui les traversent ne peuvent y poser le pied (s'y arrêter). Les faucons eux-mêmes ne peuvent les franchir au vol ; à peine ont-ils touché la neige qu'ils reprennent leur essor. Ce passage de montagne est le plus élevé de tout le Djamboudvîpa. Aucun arbre ne surmonte son sommet ; on voit seulement une multitude de pics qui sont groupés ensemble et ont, de loin, l'apparence d'une forêt.

« Après avoir descendu pendant trois jours, on parvient au bas de ce passage de montagne, et l'on arrive au royaume d'An-ta-Uy-po (Antarava — Endérab). »

HI-MO-TA-LO-KOUE.

Hi-mo-ta-lo-koue (le royaume de Himatala[1]). Si-yu-ki,

  1. Dans notre ouvrage, ce royaume est appelé Sioue-chan-hia (littér. « au bas des montagnes neigeuses »), expression qui est la traduction chinoise de Himatala (hima « neige » — tala « au-dessous »).