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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

nou-tcha[1]. Les mœurs sont empreintes de cruauté. Les hommes sont d’un caractère brave et impétueux. Ce royaume n’a ni prince ni chefs indigènes ; il est soumis au Kachemire. Il y a une dizaine de couvents qui ne renferment qu’un petit nombre de religieux. Il y a en outre un temple des dieux (DêvâIaya) que fréquentent une multitude énorme d’hérétiques.

« Depuis le royaume de Lan-po (Lampâ — Lamghan) jusqu’à ce pays, les hommes qu’on rencontre ont un extérieur commun et des traits ignobles. Leur naturel est violent et sauvage, leur langage est vulgaire et grossier, et ils ne font aucun cas de l’urbanité et de la justice. Ce pays n’appartient pas proprement à l’Inde et on peut le regarder comme ayant les usages grossiers des Mlêtch’as (barbares). »

En sortant de ce pays, au sud-est, Hiouen-thsang descendit une montagne, passa un fleuve et, après avoir fait environ sept cents li, il arriva au royaume de Tse-kia (Tchêka — Inde du nord).

KONG-KIEN-NA-POU-LO.

Kong-kien-na-pou-lo (Kôñkaṇapoura — le Konkan actuel — Inde méridionale). Si-ya-ki, liv. XI, fol. 11 : « Ce royaume a cinq mille li de tour ; la circonférence de la capitale est de trente li. Le terrain est gras et fertile, et les grains viennent on abondance. Le climat est doux et tempéré. Les mœurs se ressentent du caractère bouillant et impétueux des habitants, qui se font remarquer par la noirceur de leur peau, la violence de leurs passions et la férocité de leur naturel. Ils sont passionnés pour l’étude, et montrent une grande estime pour les hommes vertueux et les savants. Il y a une centaine de couvents qui comptent environ dix mille religieux,

  1. Suivant Al. Cunningham, Panoutch — le Pountch des cartes.