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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

et où l’on étudie en même temps le grand et le petit Véhicule. Il y a en outre plusieurs centaines de temples des dieux. Les hérétiques habitent pêle-mêle, etc. »

En sortant de ce pays au nord-ouest, Hiouen-thsang entra dans une grande forêt, et traversa des plaines sauvages infestées par des bêtes féroces et des troupes de brigands. Après avoir fait de deux mille quatre cents à deux mille cinq cents li, il arriva au royaume de Mo-ho-la-t’o (Mâhârâchṭra — Inde du sud).

KONG-YU-T’O.

Kong-yu-t’o (Kôṇyôdha ? — Kongâ[1] — Inde de l’est). Si-ya-ki, liv. X, fol. 11 : « Ce royaume a mille li de tour ; la circonférence de la capitale est de vingt li. Il est voisin d’un golfe. Il y a beaucoup de montagnes et de collines hautes et escarpées. Le terrain est bas et humide ; les grains se sèment à des époques régulières. Le climat est doux et les saisons tempérées. Les habitants sont doués d*un courage bouillant ; ils sont d’une haute taille et ont la peau noire. Ils observent un peu les rites et la justice, et n’osent point user de fraude ni de tromperie. Quant aux caractères de leur écriture, ils ressemblent à ceux de l’Inde centrale ; mais leur langue et leur prononciation sont fort différentes. Ils montrent un grand respect pour les hérétiques (les Brahmanes) et ne croient point à la loi du Bouddha. Il y a une centaine de temples du ciel (Dêvâlayas) où habitent environ dix mille hérétiques.

« Les frontières de ce royaume embrassent plusieurs dizaines de petites villes, dont les unes sont adossées à des montagnes, et les autres sont situées près du confluent de

  1. Lassen, Ind. Altertkumskunde, II, p. 26.